La santé, entre prévention et promotion

Le constat est sans appel. La Belgique, et Bruxelles n’y échappera pas, va faire face, dans les prochaines années, à une (r)évolution démographique et épidémiologique : une croissance de la population, couplée à un vieillissement de celle-ci, ainsi que l’augmentation des maladies chroniques.

En parallèle, les contraintes budgétaires sont de plus en plus fortes. Ces différents éléments vont nécessiter de revoir fondamentalement notre système social de manière générale, et celui de la santé en particulier.

Certaines réformes ont déjà été lancées. Mais, trop souvent, on y perçoit l’embryon d’une future médecine à deux vitesses, qui renforcerait, encore, les inégalités sociales en santé et marquerait la fin de notre modèle social.

Pour nous, l’accès à la santé doit être garanti à tous. La marchandisation croissante des soins de santé va à l’encontre de nos valeurs. Si les compétences en matière de santé se situent majoritairement dans les autres niveaux de pouvoir, notre Commune dispose de plusieurs leviers susceptibles d’être actionnés pour améliorer notre santé.

Renforçons les actions de prévention et de promotion de la santé

Les actions de prévention et de promotion de la santé constituent les éléments clés pour améliorer la santé des citoyens et pour réduire les inégalités en santé. En effet, les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ont une grande influence sur leur état de santé.

Nous plaidons pour réduire les inégalités sociales de santé en développant davantage les politiques d’aide à la personne, un travail décent, un logement adapté et sain à un prix abordable, les liens sociaux, l’éducation, la culture, une alimentation saine et l’accès à une activité physique régulière pour tous.

En matière de prévention et de promotion de la santé, nous proposons de

  • Évaluer l’efficacité et l’impact des actions menées en matière de prévention et de promotion de la santé ;
  • Renforcer les campagnes de sensibilisation, de promotion de la santé et de dépistage systématique organisé, comme le dépistage organisé et gratuit du cancer du sein ou du colon ;
  • Poursuivre et renforcer les actions de prévention des assuétudes, des infections sexuellement transmissibles ;
  • Promouvoir une alimentation saine et une activité physique quotidienne avec tous les acteurs concernés, via la fourniture de repas sains et durables dans toutes les infrastructures communales, l’organisation de débats sur les attitudes saines, l’organisation d’évènements sportifs et de promenades, la promotion des circuits courts de production et de consommation via l’intégration systématique de clauses sociales et environnementales dans les marchés publics visant l’approvisionnement des collectivités locales (notamment crèches, écoles, maisons de repos, hôpitaux, services de repas à domicile) et des services publics, la promotion de l’éducation au goût et la lutte contre la consommation excessive de sodas et sucreries ;
  • Organiser une sensibilisation, en fin de cursus primaire, aux nuisances sonores (volume des écouteurs de « baladeurs », exposition prolongée au bruit lors de soirées, … ) ;
  • Sensibiliser aux nuisances du tabac et aux dangers de la drogue (prévention tant envers les futurs adolescents qu’envers les parents afin qu’ils puissent détecter les situations sensibles) ;
  • Développer et encourager une pratique de l’exercice physique pour chaque âge (psychomotricité, prévention des chutes, etc.), notamment au travers d’une politique de gestion de l’espace public en créant des parcours santé, des chemins de promenade et des petites infrastructures sportives de proximité.

Multiplions les actions pour le bien-être des citoyens

Au-delà de l’aspect éducationnel et préventif, la qualité de vie des citoyens revêt une importance majeure dans une perspective de santé publique.

Le niveau local est idéal pour mener une politique en la matière, car la proximité permet de s’assurer de l’adéquation de celle-ci avec les besoins et les difficultés rencontrées.

Nous proposons de :

  • Faire de notre commune une « commune en santé », intégrée dans le programme prôné par l’O.M.S ;
  • Mettre en place un « conseil transversal de promotion du bien-être ». Il aura pour objectif de renforcer la qualité de vie des habitants. Ce conseil sera composé des habitants, des acteurs de terrain (du domaine sanitaire, social, environnement, logement, etc.) et des représentants de la commune. Les habitants y seront représentés : personnes porteuses de handicap, ainés, soignants, enseignants, acteurs sociaux et économiques, etc. ;
  • Instituer une cellule opérationnelle de promotion de la santé chargée notamment de mettre en place et accompagner le travail du conseil transversal de promotion du bien-être ;
  • Lutter contre les inégalités de santé en portant une attention particulière aux populations vulnérables. La commune organisera des groupes de réflexion de citoyens sur le bien-être (afin d’identifier les préoccupations des habitants et notamment des plus fragiles) et des ateliers sur les problématiques de santé.

Garantissons l’accessibilité aux soins de santé

Les réformes dans le secteur des soins de santé se multiplient, et l’organisation des soins de santé va être profondément modifiée dans les prochaines années.

Des actions sont indispensables pour s’assurer que cette nouvelle organisation réponde correctement aux besoins de la population de la commune, et que celle-ci soit convenablement informée, afin de ne pas mettre en péril l’accessibilité à notre système de santé.

Nous proposons de :

  • Informer et sensibiliser la population quant à l’utilisation du « Réseau Santé Bruxellois » dont l’objet est d’améliorer la prise en charge des patients en facilitant l’échange d’information et le partage de documents. Ces campagnes doivent toucher tant les usagers (patients et familles) que les professionnels de santé, et en particulier les médecins généralistes ;
  • Informer régulièrement la population sur l’évolution de l’organisation du système de santé, et notamment des rôles respectifs des différents acteurs. En particulier, l’évolution du rôle de l’hôpital (notamment Saint-Luc qui fournit des soins à de nombreux habitants de la Commune) doit être expliqué et les solutions alternatives, comme les Postes Médicaux de Garde, convenablement renseignées ;
  • Développer l’offre de transports médico-sociaux (taxi-social, dialyse, etc.) ;
  • Informer systématiquement les personnes qui se présentent dans les CPAS sur les possibilités de suivi médical (aide médicale urgente, dossier médical global, inscription auprès d’un organisme assureur, etc.) via les travailleurs sociaux des CPAS ;
  • Soutenir le développement des maisons médicales, des services psycho-sociaux et des services de santé mentale. Ce soutien au niveau communal peut notamment passer par la mise à disposition d’infrastructures ou de terrains ainsi que, le cas échéant, de subventionnement de projets.